Le thé est bu depuis le 19ème siècle dans les familles
aisées, au petit déjeuner et à 5 heures. Accompagné de biscuits ou de
gâteaux, il constitue un moment de convivialité, permettant de se
restaurer légèrement avant le véritable dîner.
C'est d'abord des thés noirs, à la mode anglaise, puis les thés verts du Japon avec
l'ouverture du Japon à l'occident et la première à une exposition
universelle, en 186 un pavillon de thé est construit à Paris et
l'envoi de nombreux objets traditionnels suscite l'engouement pour
l'esthétique et l'art japonais.
Avec la découverte de l'art
japonais, collections de céramiques, exposition d'estampes, cet intérêt
pour les particularités japonaises s'amplifie avec le voyage fait en
1876 par Émile Guimet, industriel textile. Tout intéresse le voyageur,
de la simple "halte à thé" au théâtre.
À leur retour, un musée
est édifié pour exposer les objets, d'abord à Lyon, puis transféré à
Paris en 1889. On y dépose plus d'un millier de livres japonais et
chinois, l'école Orientale accueille de jeunes japonais pour les former
au droit, la linguistique, l'archéologie.
C'est dans ce contexte
qu'une cérémonie bouddhique est organisée à Paris en 1898 à laquelle
assiste Clemenceau passionné par les arts et traditions d'Asie et
atteint par le théisme. En 1889, il fut invité à une cérémonie du thé
avec E.Guimet et lui même en organisait pour ses amis, ce qui lui
permettait d'utiliser quelques objets de sa collection.
Toute sa
vie il resta fidèle au thé. Il lisait régulièrement le Livre du thé
d'Okakura Kakuzo: "La philosophie du thé n'est pas une simple esthétique
car elle nous aide à exprimer notre conception intégrale de l'homme et
de la nature".
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